Dans ce que la Terre a de plus étrange et surprenant, les Devils Marbles se placent en tête de liste. Une curiosité géologique, une atmosphère mystique, des contes et légendes aborigènes, suffisent à faire de ce lieu un incontournable lors de la découverte de l’Outback australien.
…
…
…
Ce que j’aime dans un road trip, par delà la sensation de liberté que cela procure, c’est que l’on ne sait jamais vraiment où nous allons. Ce que la route va placer sur notre chemin. Et c’est cette spontanéité, cet imprévu que j’affectionne particulièrement. Bien sur comme dans tout voyage il y a des road trip qui vous marquent plus que d’autres. Il y a des routes que l’on oublie instantanément tandis que certaines hanteront nos nuits durant des années. Il faut voir au delà du béton, de l’asphalte, de la terre qui se dessine devant nous. Il faut être prêt à ouvrir son esprit et libérer ses sens. Concrètement je crois que nous n’avons jamais été aussi insouciants et aussi proche de ce but que lorsque nous étions en Australie.
…
…
…
Je me souviens de ce jour comme si c’était hier, 28 août 2015, nous venions de découvrir la ville de Darwin et les sources chaudes des alentours. Moment plus que mémorable, nous deux, en tête à tête avec la nature, la rivière chaude des Douglas Springs et une nouvelle aventure qui se dessinait devant nous. C’était enfin le moment tant attendu, celui de rallier ce fameux centre rouge. Celui qui nous a poussé à venir découvrir ces terres si éloignées. Impossible pour nous de ne pas y aller. La route est longue, l’air ambiant plus que chaud, le soleil est violent et nous prenons nos précautions pour ne pas qu’il nous fasse trop souffrir. Il a eu cette terrible manie de s’accrocher à notre chair en la marquant de feu, il n’y a pas un seul endroit qui rivalise avec le soleil d’Australie. Comme s’il dévoilait au monde une de ses facettes les plus sombres.
Notre premier arrêt dans l’outback australien a, bien évidemment, été les Devils Marbles. Venant du nord, il est presque inévitable de ne pas les apercevoir. Même ceux qui décident de couper court et de rejoindre directement la case Queensland ou Western Australia (tout dépend le sens du voyage) font généralement un léger détour pour admirer cet étrange désert de pierres.
…
…
…
Les Devils Marbles – Au cœur des légendes
…
Ce n’est qu’après un long trajet que l’on commence à apercevoir ces imposantes billes de pierres qui sculptent ce désert rouge. Nichées au coeur de l’Australie, le long de la Stuart Highway, cette route mythique de 2834 km qui coupe le pays en deux, permet de rallier le nord au sud en passant par cette étendue rouge ardent.
Arriver sur ces terres c’est entrer sur l’espace des aborigènes. Il n’y a que là qu’ils sont tolérés. Soyons honnêtes, tout le monde sait qu’ils ont été « chassés » des villes pour occuper un espace où on ne les verrait pas. Ou tout du moins, beaucoup moins que dans les centres villes huppés. Vous verrez partout, lors de votre traversé de l’outback, des chemins de terre minuscules, parfois plus grands, indiquant des noms farfelu à des centaines de kilomètres plus à l’est ou plus à l’ouest. Bref au milieu de nul part, c’est là qu’ils sont. C’est là qu’ils vivent. Pour la majorité vous ne les verrez pas si vous ne les cherchez pas. Il y a bien sur des endroits où ils sont plus nombreux, notamment le Northern Territory et le nord est du Western Australia. Mais ne cherchez pas des aborigènes à Sydney ou Perth, vous n’en verrez pas.
Le deuxième, ou plutôt le premier nom de Devils Marbles est Karlu karlu. Pour les Warumungu ces grosses pierres seraient les oeufs du Serpent Arc-en-ciel. On en apprend un peu plus sur toutes les légendes aborigènes lorsque l’on fait la balade autour d’Uluru. Pour Karlu Karlu une petite promenade de 15 minutes vous emmène à travers le site où sont rassemblées les pierres. En 2011 il a été classé « conservation area » afin de souligner sa dimension sacrée et de participer à sa préservation.
…
Deux atmosphères – Deux univers
…
N’ayant pas traverser l’Australie du nord au sud nous avons du repasser par la même route pour rejoindre le Queensland. Donc passer deux fois devant les Devils Marbles… Il était évident qu’il nous fallait nous arrêter de nouveau à cet endroit. La première fois nous les avons vu sous un ciel menaçant. Ce gris profond ne faisait que souligner davantage l’étrangeté du site. Là, au milieu de nul part, de ce néant australien, perdu entre la poussière rouge et ce ciel de fin du monde : des pierres rondes, plus grandes les unes que les autres. On se pose alors les questions qui ont du traverser les esprits de tous les visiteurs se rendant ici. Comment sont-elles arrivées là ? Pourquoi sont elles parfois empilées les unes sur les autres ? Et celle-ci, pourquoi est-elle coupée en deux ?
…
…
…
…
…
Une découverte qui laisse sans voix, avec des énigmes plein la tête. Et cette envie d’aller capter le reste de l’outback australien. Ce que nous avons fait, direction Kings Canyon et Uluru. Avant de rebrousser chemin et de repasser devant Karlu karlu. Un autre contraste, une autres ambiance. Un ciel bleu comme l’océan. Un rouge tirant vers des teintes orangées. Plus vif encore qu’à notre premier passage. La sensation étrange que j’avais ressenti lors de notre découverte s’était envolée. Sans doute que sous un soleil de plomb, le site ne me paraissait plus aussi menaçant. Dans mon subconscient je n’ai pas pu m’empêcher d’associer ce lieu à des pratiques magiques de mauvaises augures. Alors oui je n’y crois pas, mais je me dis que cet endroit semble idéal pour pratiquer du Voodoo et autres sorcelleries interdites. Vous voyez le genre ? Je m’étonne même que les réalisateurs d’American Horror Story n’ait pas encore utiliser les Devils Marbles comme décor, où du moins s’en inspirer car je doute que le tournage d’une série ou d’un film puissent avoir lieu sur un site sacré, non ?
…
…
…
Nous avons quitté ces pierres géantes l’esprit un peu plus léger, en tout cas pour ma part, roulant vers de nouvelles et verdoyantes aventures sur les hautes terres du Queensland. Promis, on vous en parle bientôt, en mode pire randonnée de toute notre vie, on en rigole maintenant, mais sur le coup on ne faisait pas les fiers… To be continued !
Infos Pratiques
…
Quand y aller ?
Avril à août sera la période parfaite pour vous rendre vers les terres du centre rouge ! Évitez si possible les mois de décembre et janvier qui sont les plus pluvieux, la Wet season bat son plein et il peut être parfois difficile de supporter la chaleur et l’humidité dans les régions du Northern et du nord du Western Australia.
Comment y aller ?
La route est le meilleur moyen de se rendre là bas. Tout dépend de votre itinéraire, soit vous êtes en résidence longue sur le territoire et pouvez rouler de longues longues heures et avez le temps devant vous. Soit les jours vous sont comptés et à ce moment là un vol jusqu’à Darwin ou Uluru sera le moyen le plus simple de vous rapprocher au maximum des Devils Marbles. De toute façon si vous décidez de passer par là il est presque quasi certain que vous voudrez prolonger et étendre votre expédition.
Combien de temps prévoir ?
Le site n’est pas si grand que cela, comptez 2h sur place le temps de flaner et faire des photos.
Un livre à lire ?
Piège Nuptial de Douglas Kennedy afin d’avoir une immersion totale dans l’outback australien !
Où manger dans le coin ?
Alors là le bon plan sur cette route infini lorsque l’on vient du nord c’est de s’arrêter au pub de Daily Waters (le Daily Waters Pub… oui c’est un nom assez original). Nous y avons mangé le fameux burger au barramundi, un poisson que l’on trouve dans les eaux du sud asiatique. Mais c’est surtout la déco et l’ambiance qui valent le détour. Et puis un pub au milieu de nul part c’est toujours appréciable. La route sera toutefois encore longue jusqu’aux Devils Marbles puisqu’il vous restera un peu plus de 500km à parcourir.
…
…
Si vous avez aimé cet article, épinglez-moi !
↓
…
14 Comments
Bonjour @karine vous allez vous régaler ! Le centre rouge est l’un de nos coups de cœur lors de notre année en Australie ! Vraiment à ne pas manquer, et la côte de Cairns est vraiment belle 🙂
Je découvre par anticipation… en effet, j’ai pris les billets pour le mois d’août pour un roadtrip sur la côte est jusqu’à Cairn puis vol jusqu’à Alice Spring et roadtrip centre rouge. Vos photos et votre récit me font rêver…
Merci à vous de nous lire @marie ! La magie du centre rouge est palpable dès que l’on approche de ces terres. Un lieu divin !
Grace à vous, je découvre un univers de légende, je fais une incursion dans le passé de ces peuples aborigènes. Merci pour ce récit magique !!
Roh beh ça te donne l’occasion d’y retourner @itinera-magica 😀 Ah ah oui tu verras on essaiera d’en parler bientôt de cette rando… !
Ah ah mais non t’inquiètes @amelie et puis ça vient de passer à 35 ans l’âge limite alors… 😉
Oui elle est jolie je trouve aussi @violaine 🙂
Ah oui je comprends @camille-oh-cest-ca et l’Australie c’est un peu le road trip ultime… La route là bas c’est une obligation. Bon on peut toujours prendre l’avion hein. Mais les Australiens aiment beaucoup rouler… En même temps heureusement vu les distances ! Merci pour ton soutiens !
Merci @marieke-les-3-m c’est vrai que les distances sont assez importantes… C’est pourquoi il faut du temps pour explorer ce pays, même si l’on se concentre que sur une seule région, il y a tellement à voir !
Magnifique ! j’ai vu Uluru et Kings Canyon et j’en garde un souvenir hallucinant, comme vous, le truc démentiel, hors du monde, extraterrestre. Mais je n’avais pas vu les Devils Marbles et j’adore ces oeufs de serpent ! magnifiques impressions d’un séjour marquant…
pire rando de votre vie, je suis curieuse !
Vous allez presque me faire regretter de ne pas avoir choisi l’Australie pour le PVT haha !
On finira bien par y aller, l’outback australien c’est bien quelque chose à vivre pour tout roadtripper.
En tout cas, vos photos donnent envie (comme toujours) <3
C’est fou ces cailloux !!! 😉 J’aime bien la légende des œufs de serpent !
Aaah l’Australie..! Elle me paraît si loin… Je ne fais volontairement pas de recherche dessus, pour ne pas titiller mon envie de road trip la bas, qui, j’en ai bien conscience, est belle et bien présente au fond de moi… Je crois que j’ai peur de réveiller quelque chose d’inexplicable, tu sais, ce sentiment qui te tord le ventre tellement tu as besoin de te retrouver sur la route, de nouveau ?
» il y a des routes que l’on oublie instantanément, tandis que certaines hanteront nos nuits pendant des années » ça fait tellement écho en moi ! À la lecture de cette phrase je me suis retrouvée sur la route 12 aux USA, et aussi vite mon esprit à vagabondé sur ce chemin de terre en Islande… inoubliable et indescriptible à la fois !
Merci pour ce bel article, tes photos ne seraient pas les mêmes sans tes mots qui les sublime davantage ❤
Magnifiques paysage lunaires que ceux de ce pays ! Et vous les mettez en valeur d’une si belle manière… Par contre, les distances, ça nous freinerait un peu quand même !