On vous parle aujourd’hui de Visa pour l’Image, le festival international du photojournalisme. Un festival aussi utile que nécessaire où la parole est laissée à ceux qui font l’actualité d’aujourd’hui ou de demain, sans filtres, sans trucages, le festival vous montre le Monde tel qu’il est, dans ce qu’il a de plus beau mais aussi de plus choquant. Un rendez-vous annuel à ne pas manquer, pour s’informer, s’éduquer et s’ouvrir au monde.
Un article un peu spécial puisque nous n’allons pas parler voyage mais plutôt photo, et plus précisément de photojournalisme et de festival photo ! On ne vous le cache plus, l’image fait partie intégrante de notre quotidien avec Luc. Quelles soient mouvantes ou fixes, nous sommes des consommateurs hors pair de celles-ci. Les expositions photos ou les festivals sont des événements auxquels nous adorons participer. Cela permet de rester informés, de découvrir de nouveaux talents et de garder un esprit ouvert sur les différentes formes de créations artistiques. On vous avait déjà parlé d’exposition photo, comme celle d’EtreS au Travail et cet article sur Visa pour l’Image me tient particulièrement à cœur puisque j’ai pu y travailler pendant quelques années et ainsi côtoyer de grands noms du photojournalisme et de l’édition internationaux.
Pour sa 32 ème édition, le festival Visa pour l’Image a dû faire face à l’épisode Covid-19 et repenser totalement son déroulement. Une édition tournée vers le digital et le numérique afin de continuer, malgré tout, à diffuser au plus grand nombre le travail de photojournalistes internationaux. Je suis certaine que cette 32 ème édition de Visa pour l’Image marquera un tournant vers une nouvelle façon de communiquer, de toucher et de sensibiliser les spectateurs aux questions soulevées par les journalistes d’aujourd’hui et de demain.
Dans cet article je vous parle de Visa pour l’Image, de son essence même, des changements opérés cette année pour respecter les règles sanitaires et enfin nous vous parlerons de nos expositions coup de cœur. On vous embarque donc à Perpignan, à la découverte de l’un de nos festivals photos préférés !
Visa pour l’image qu’est-ce que c’est ?
— L’essence de Visa pour l’Image : une vérité non transformée
Ayant habité à Perpignan pendant de nombreuses années, Visa pour l’Image a toujours fait partie de notre vie. Entre sorties scolaires ou avec les parents pour découvrir les expositions, c’est un peu notre rituel annuel. Ce festival est pour moi une évidence et je pars souvent du principe que tout le monde connait Visa pour l’Image ! Et je me rends bien souvent compte que ce n’est pas le cas… Alors Visa pour l’Image c’est quoi ?
Et bien c’est un festival dédié au photojournalisme. Chaque année environ une vingtaine de reportages sont sélectionnés pour être exposés durant plusieurs semaines dans différents lieux de la ville de Perpignan. On reste ici sur un festival photo authentique, informatif et 100% gratuit. Il valorise le travail d’hommes et de femmes qui parfois risquent leur vie pour que la vérité éclate au grand jour. Un festival qui se veut sans filtre, montrant à la fois le plus beau mais aussi des sujets moins édulcorés, plus difficiles, mais qui ne sont que le reflet de ce qui peut se passer chaque jour dans le Monde. C’est important je pense de ne pas se voiler la face et d’être conscient que tout n’est pas rose et que le monde idéal n’existe pas.
Un festival qui retrace les grands événements mondiaux, les guerres et conflits, les pandémies, les crises écologiques et sanitaires, bref tout ce qui constitue le Monde tel qu’on le connait… ou que l’on ne le connait pas ! Car ce qui fait la force aussi de Visa pour l’Image c’est l’audace dont il fait preuve afin d’exposer au grand jour des sujets qui sont parfois tus dans les médias classiques.
Un festival qu’il est nécessaire de suivre et de découvrir. Et ça tombe bien car cette année est davantage tournée vers le numérique, vous n’aurez donc aucune excuse pour ne pas y assister puisque les expositions et les projections sont également à découvrir en ligne, une grande première pour le festival qui a su s’adapter aux conditions actuelles. Pour pouvoir visionner expositions et projections de Visa pour l’Image, inscrivez-vous gratuitement sur le site internet du festival afin d’accéder à tout le contenu mis à votre disposition.
Lieu : Perpignan (et pour la première fois cette année, contenu accessible également en ligne !)
Dates : du 29 août au 27 septembre 2020.
La place Gambetta et la cathédrale St-Jean en toile de fond,
lieu d’effervescence lors du festival Visa pour l’image
— Le déroulement du festival photo
- Des expositions réparties dans toute la ville de Perpignan (environ une vingtaine)
- Des projections qui ont lieu chaque soir durant la semaine professionnelle au Campo Santo (sauf cette année)
- Un espace réservé aux professionnels du monde l’image et du journalisme au Palais des Congrès (sauf cette année – espace presse réduit et déplacé au Couvent des Minimes)
Visa pour l’Image se découpe généralement en deux grandes phases : la semaine d’ouverture qui est la semaine dite « professionnelle » où les photojournalistes et professionnels de l’image, de l’édition et du journalisme se donnent rendez-vous pour échanger, se rencontrer et animer différents débats et conférences ; puis le reste du festival qui permet au public de découvrir toutes les expositions.
Il faut savoir que durant la semaine professionnelle les expositions sont également ouvertes au public, on peut en plus assister à des visites des expositions avec les auteurs, rencontrer les photographes etc. Ce sont des moments très enrichissants que je vous encourage à vivre si jamais vous venez découvrir le festival, hélas pour cette année c’est loupé mais sachez que de nombreuses interviews sont disponibles en ligne sur le site de Visa pour l’Image. Vous pourrez ainsi en apprendre davantage sur les photographes et leur travail.
La semaine pro c’est donc une semaine phare du festival qui est à ne pas manquer ! Durant cette semaine on peut aussi assister à des projections quotidiennes qui reprennent l’actualité de l’année écoulée. Mais ça, c’était avant la période Covid-19 et l’obligation de se soumettre à des règles sanitaires strictes.
Le festival est toutefois toujours d’actualité et tout a été pensé pour que chacun puisse profiter des expositions et des projections tout en respectant les règles sanitaires. On vous parle donc de l’édition 2020 de Visa pour l’Image et des changements opérés cette année juste en dessous !
Intérieurs et extérieurs de 3 différents lieux accueillent les expositions
de Visa pour l’Image édition 2020.
Ci-dessus l’exposition de Sarah Caron dans la cours extérieure de l’église des Dominicains.
Visa pour l’Image édition 2020
— Visa pour l’Image, qu’est-ce qui change cette année ?
- Une édition tournée vers le numérique
- Une réduction des lieux d’expositions – ils ne sont plus que 3
- L’accès aux projections du soir repensé et accessible à tous
Covid-19 oblige, l’édition 2020 de Visa pour l’Image a dû s’adapter à la situation en repensant totalement le festival. Terminé le rassemblement professionnel au Palais des Congrès de Perpignan, finies les projections du soir qui étaient l’un des rendez-vous majeur du festival, exit soirées et autres rencontres, cette année Visa pour l’Image fait peau neuve et nulle doute que certaines de ces adaptations feront sans doute partie du « nouveau » Visa pour les éditions suivantes.
Cette année le festival de photo Visa pour l’Image fait peau neuve et se tourne vers le numérique. Chaque moment phare du festival sera disponible en ligne ! Nulle excuse donc si vous ne pouvez pas vous déplacer à Perpignan cette année, le festival viendra à vous ! Que ce soit pour la visite des expositions, les débats et rencontres avec les photographes, les remises de prix ou encore les projections, tout sera accessible depuis le site internet de Visa pour l’Image.
Pour sa 32ème édition Visa pour l’Image propose donc le même nombre d’expositions qu’en temps normal, le tout concentré sur 3 lieux d’expositions : le Couvent des Minimes, l’église des Dominicains et la Caserne Gallieni .
En ce qui concerne les projections qui se déroulent normalement les soirs au Campo Santo, elles seront cette fois-ci diffusées en continu dans la Chapelle de la Funeraria du Campo Santo. Afin de respecter des gestes barrières, l’accès à la chapelle est limité à 100 personnes. Je vous parle des horaires un peu plus bas.
L’accueil des photojournalistes qui auront fait le déplacement se fera au couvent des Minimes, un petit stand presse se tient là bas.
Les trois lieux d’exposition de l’édition 2020 :
Le couvent des Minimes, l’église des Dominicains,
et la caserne Gallieni.
— Les expositions 2020
Quelles sont les expositions et les thèmes mis à l’honneur cette année à Visa pour l’Image ? Résolument une édition axée sur l’environnement avec plusieurs sujets mettant en exergue les dérives de nos sociétés actuelles et leurs impacts environnementaux sur la planète. Sur-production de plastique, sur-consommation, plages jonchées de détritus, un constat alarmant qui ne date pas d’hier et qui nous permet de saisir davantage toute l’ampleur et l’urgence de la situation… mais également une édition tournée vers la pandémie que le monde entier est entrain de subir avec le Covid-19, fait tellement omniprésent actuellement qu’il était difficile pour cette 32ème édition de Visa pour l’Image de ne pas en parler.
Retrouvez la liste des différentes expositions ci-dessous ainsi que celles qu’il ne faut, d’après nous, absolument pas manquer :
- Anush BABADJANYAN – « Une terre troublée » montre le quotidien de familles vivants dans le Haut-Karabakh, une république autoproclamée située en Azerbadjan dans la partie sud-est du pays occupée par l’armée arménienne.
- Alfredo BOSCO – « Guerrero, l’état oublié » met en lumière ce territoire du Mexique où les trafiquants de drogue se disputent une guerre sans merci. Au milieu de tout cela une milice formée par une population tente de survivre entre police et politiques corrompues
- Sarah CARON – « Les derniers des Mohana » c’est l’histoire de la disparition future d’un peuple de plus de 5000ans, les Mohana, ce peuple de pêcheurs descendants des premiers habitants de la vallée de l’Indus au sud du Pakistan (à ne pas manquer selon nous).
- Elena CHERNYSHOVA – « Sacrifice » parle d’Augusta-Priolo situé en Sicile, c’est l’un des pôles pétrochimiques les plus importants d’Europe.
- Yasuyoshi CHIBA – « L’Afrique de Chiba » est une ode au travail du photographe réalisé dans différents pays d’Afrique. Une exposition forte, belle et percutante qui met en lumière les plus belles photos de Chiba (à ne pas manquer selon nous).
- James WHITLOW DELANO – « Une planète noyée » c’est le constat effroyable de sur-production et de l’accumulation de déchets plastiques, un véritable fléau qui touche tous les pays en développement (à ne pas manquer selon nous).
- Brian DENTON – « Sécheresse et déluge en Inde » nous montre comment les bouleversements climatiques qui modifient la mousson en Inde affecte la vie des habitants du pays.
- Sanne DERKS – « Manifesto del agua » expose les inégalités qui concerne l’accès à l’eau courante sur l’île de Cuba (à ne pas manquer selon nous).
- Ronan DONOVAN – « Au plus près des loups dans l’Extrême-Arctique » suit une famille de loups peu craintive qui a permet au photographe de réaliser un reportage d’une justesse incroyable.
- Emilienne MALFATTO – « Cent jours de thawra » retrace la révolte qui secoue l’Irak depuis l’automne 2019, lorsque le peuple se soulève contre un système corrompu.
- Victor Moriyama – « La déforestation de l’Amazonie » nous montre la longue agonie de cette foret légendaire que l’on entend crier depuis des années… Ce reportage est la suite de 70 jours passés en immersion au cœur de la forêt amazonienne.
- Axelle DE RUSSÉ – « Dehors » dresse le portrait de différentes femmes sorties de prison. Marginales et coupées du monde, la photographe les a suivi à leur sortie de prison, une réinsertion qui s’avert bien plus difficile qu’un parcours de combattant (à ne pas manquer selon nous).
- Chloe SHARROCK – « Sugar Girlds » c’est l’effroyable révélation sur l’hystérectomie abusive subie par les travailleuses dans les champs de canne à sucre en Inde. Des milliers de femmes mutilées dans la plus grande indifférence (à ne pas manquer selon nous).
- Nicole TUNG – « Les contestataires » revient sur les manifestations qui ont secoué Hong Kong depuis juin 2019.
- Anthony WALLACE – « Points de vue opposés » retrace aussi les différentes manifestations et violences qui ont eu lieu à Hong Kong. Ces photos ont été prises entre juin et décembre 2019.
- Peter TURNLEY – « Le visage humain du Covid-19 » est un hommage visuel des héros et des victimes du Covid-19. Un reportage réalisé dans la ville de New-York.
- Ian WILLMS – « Tant que le soleil brillera » expose le « lent génocide culturel » subit par les peuples autochtones du Canada. Des terres ancestrales à la fois détruites et affaiblies par les changements climatiques mais également par le développement industriel.
- « Pandémie(s) » et « I cant’breath » sont des expositions collectives qui retracent les événements du Covid-19 à travers le monde ainsi que la mobilisation provoquée par la mort de George Floyd aux USA.
L’exposition de Chloe SHARROCK à l’église des Dominicains
Retrouvez les différents lieux des expositions ici. Et si vous ne pouvez pas faire le déplacement jusqu’à Perpignan
sachez, comme dit plus haut, que des visites virtuelles sont accessible sur le site de Visa pour l’Image.
Et si vous voulez suivre le travail d’autres photographes, voici une liste de photoreporters dont j’admire le travail : Frédéric Noy, Valerio Bispuri, Darcy Padilla, Catalina Martin-Chico, Andrew Quilty, Felipe Dana, Peter Bauza, Marco Longari, Vlad Sokhin, Ferhat Bouda, Gaël Turine, Cyril Abad, Ivor Prickett, Kyana Hayeri et bien d’autres…
L’exposition de Chloe SHARROCK à l’église des Dominicains
L’exposition de Yasuyoshi CHIBA au Couvent des Minimes
— Les projections de l’actualité de 2020
Grande nouveauté de cette année, les projections qui se déroulent habituellement au Campo Santo ont trouvé place à la Chapelle de la Funeraria du Campo Santo (accès place Gambetta). Nous sommes dans un cadre plus intimiste, l’entrée est gratuite et limitée à 100 personnes maximum, notez que le port du masque est obligatoire. Le sujet du jour sera diffusé en boucle environ toutes les heures.
Les projections se déroulent du 31 août 2020 au 5 septembre 2020 de 10h à 23h puis exceptionnellement du du 7 au 12 septembre 2020, de 10h à 20h toujours à la Chapelle du Funeraria du Campo Santo. Cette année, chaque projection sera diffusée tout au long de la journée, exit le rendez-vous exclusif le soir, chacun pourra donc assister aux projections à la chapelle de 10h à 23h ou 10h à 20h suivant la semaine choisie. Et pour ceux qui ne peuvent pas faire le déplacement, et bien sachez que les projections quotidiennes seront disponibles en ligne de 10h (jour de projection) jusqu’à 14h le lendemain. Par exemple pour la projection du lundi vous pourrez la voir sur le site de Visa pour l’Image, par ici, de lundi 10h à mardi 14h. C’est donc un événement quotidien à ne pas manquer, une fois passé 14h l’édition de la veille ne sera plus jamais accessible en ligne !
Pour ceux qui ne savent pas à quoi ressemblent ces projections, ce sont tout simplement des sujets photographiques qui reprennent l’actualité et les événements les plus marquants de l’année passée. Ils sont mis en scène via des commentaires et des musiques et durent généralement un peu plus d’une heure. Après la chronologie de l’actualité on peut également découvrir des reportages qui mettent en lumière différents sujets allant de faits de société aux conflits en passant par des hommages à des personnalités publiques etc. Généralement la revue de l’actualité se déroule comme suit : le lundi on re-découvre l’actualité des mois d’août et septembre de l’année passée, mardi : octobre et novembre, mercredi : décembre et janvier, jeudi : février et mars, vendredi : avril et mai et enfin samedi : juin et juillet.
A noter : Les dimanches 6, de 10h à 23h, et 13 septembre, de 10h à 20h, les 6 projections de la semaine seront diffusées en boucle (toujours à la chapelle de la Funeraria).
Les projections sont également le moment où sont remis les différents prix attribués lors du festival. Pour cette année je vous renvoie sur le site de Visa pour l’Image afin de vous tenir informés des différents gagnants.
Pour voir les projections de Visa pour l’Image c’est par ici
Exposition de Peter TURNLEY
Exposition de Sarah CARON
Nous espérons que cette brève présentation vous aura donné envie de découvrir ce festival photo et que vous profiterez de cette 32ème édition pour y assister, que ce soit en présentiel ou virtuellement ! Vous trouverez plus d’informations et toute l’actualité du festival sur le site officiel de Visa pour l’Image.
⇒ Enfin vous pouvez épingler notre affiche sur le festival international de photojournalisme Visa pour l’image sur Pinterest afin d’avoir notre article sous la main en cas de besoin !
→ Pour retrouver d’autres inspirations autour de la photographie, de la vidéo ou du voyage, rendez-vous sur notre page dédiée…
⇒ Si cet article vous a été utile pour préparer votre voyage ou écrire un article n’hésitez pas à le mentionner ou à nous laisser un petit commentaire, cela fait toujours plaisir : )
*Cet article est le fruit d’un partenariat avec l’association
Visa pour l’Image, nous restons libres de nos choix éditoriaux.
Leave a reply