Une petite île écossaise réputée pour ses single malt tourbés mais pas que… On dit que ses habitants sont les plus chaleureux de toute l’Ecosse ? La légende dit-elle vraie ? Est-ce qu’il faut visiter l’île d’Islay ? On vous raconte notre aventure…
Si vous avez lu notre article sur les distilleries en Écosse, vous savez déjà que la petite île d’Islay est connue mondialement pour ses whiskys tourbés. Et même si nous avions l’intention d’en visiter une lors de notre road trip, il n’était pas prévu au départ que nous passions deux jours sur l’île d’Islay. Le plan initial était de la traverser pour rejoindre la sauvage île de Jura. Mais faute d’une bonne coordination avec les ferrys nous avons dû abandonner cette idée et avons donc décidé de visiter l’île d’Islay comme il se devait.
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Islay c’est la première île que nous avons visité. Avant ça, nous avions fait un crochet par le Loch Lomond avant de rejoindre la péninsule de Kintyre. Je vous en parlerai dans un prochain article. Je dois avouer que c’est bien souvent délicat de raconter ses voyages en suivant un ordre chronologique, certains y arrivent mais je crois que j’ai du mal avec ça. Car je n’aime pas me forcer à écrire. Parfois quand ce n’est pas le bon moment il vaut mieux attendre. Et actuellement c’est d’Islay dont j’ai envie de vous parler. Celle dont nous n’attendions rien et qui au final nous a donné plus que nécessaire.
Pour s’y rendre il faut prendre un ferry de la Calmac, 2h10 à 2h20 de traversée sépare l’Ecosse de la petite Islay. Le trajet se fait sans difficulté, le gros ferry fonce sur l’eau avec une aisance rassurante. Il est imposant. Pour faire passer le temps nous nous régalons à regarder la coque briser l’écume, à sentir les embruns recouvrir notre peau de sel. Le vent souffle, la mer est un peu agitée mais le bateau, lui, ne sent rien. On regarde le paysage défiler en sachant au fond de nous que notre aventure écossaise vient d’amorcer sa course folle…
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Notre itinéraire sur l’île d’Islay
Que voir et que faire sur l’île d’Islay ?
— Visiter Port Ellen et le sud d’Islay
En général l’arrivée sur l’île d’Islay se fait via la jolie petite ville de Port Ellen. Si elle se résume à une rue principale et quelques unes secondaires elle n’en demeure pas moins charmante. En arc de cercle, avec une vue sur la mer, les maisons colorées, même si elles sont plus sobres, me rappellent ce que j’avais pu voir de Tobermory sur l’île de Mull ou encore de Portree sur l’île de Skye. Bien que le voyage ne nous ait pas encore amené de ce côté ci de l’Écosse, j’avais déjà une vague idée de ce qui pouvait nous attendre ici et là.
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1 | Old Kiln Café
Après notre arrivée aux alentours de 12h à Port Ellen avec le ferry de Calmac, nous avons filé à 3 kilomètres de là, à Ardbeg, afin de manger un morceau au Old Kiln Café qui se trouve dans la distillerie. Vous ne pourrez pas vous tromper, tout est indiqué. Faites attention, les routes sont étroites et vous serez parfois obligés de vous arrêter pour laisser passer la voiture qui arrive en face, via des « passing place ». Le repas était copieux et bon, nous en avons eu pour 28£ pour deux plats (un principal et une sorte d’entrée), une bière et un dessert. La première impression lorsque l’on est sur la route est que tout le monde nous salue d’un signe de main. Ça nous fait sourire car cela nous rappelle l’Australie, alors on se prête au jeu et nous aussi on se met à dire bonjour à tout le monde. Il faut dire que l’île compte à peine 3200 habitants. Alors je comprends cet « élan » de bonne intention et tout simplement de courtoisie. En France ça serait clairement impossible de dire bonjour à tout le monde sur la route… et en plus on passerait pour des cinglés !
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2 | Les distilleries
Lorsque vous allez emprunter la route qui longe la côte sud-est vous passerez devant plusieurs distilleries comme Laphroaig, Lagavulin ou encore Ardbeg. Personnellement nous avons décidé de visiter celle de Lagavulin, un peu en choisissant au hasard n’étant pas connaisseurs en matière de whisky et nous pouvons dire que nous ne regrettons pas notre choix. J’ai également entendu beaucoup de bien de celle de Coal Ila qui semble être une référence également dans le milieu, elle se trouve tout au nord est de l’île, en plus le coin est beau vous aurez une belle vue sur Jura mais ça je vous en parlerai plus bas ! Quoiqu’il en soit peu importe votre choix parmi les 8 distilleries de l’île, vous passerez un bon moment et en apprendrez plus sur le whisky ! Je vous renvoie à notre article sur les distilleries si vous voulez en savoir plus sur la visite de Lagavulin entre autres. Lors de votre exploration de l’île, et de l’Écosse en général, ouvrez bien l’œil afin de repérer les nombreux champs de tourbes ! Vous comprendrez alors pourquoi les écossais s’en servent pour se chauffer mais également pour parfumer leurs whiskys ! Il y en a partout !
3 | La Kidalton Cross
En continuant la route qui mène vers l’est, après avoir passé toutes les distilleries vous arriverez à la Kildalton chapel, elle est seulement à 13km de Port Ellen mais l’étroitesse des routes fait que l’on ne peut pas rouler vite, et puis ce n’est vraiment pas ce que nous sommes venus chercher ici. Venir à Islay c’est accepter de jouer le jeu et de ralentir. On sent que les habitants vivent dans une bulle. Ils semblent marcher à côté de la folie du monde sans s’en soucier. Je crois que c’est ce que j’ai préféré sur cette île : avoir l’impression d’être coupé de tout. Sans pour autant l’être totalement puisque nous avions, par exemple, accès à internet etc. Bref, la particularité de cette chapelle est qu’elle abrite la Kildalton Cross, une croix celtique du VIIIème siècle. Une boutique basée sur la confiance se trouve juste à côté « Cakes at the cross« , vous trouverez des gâteaux et boissons chaudes à votre disposition, les prix sont indiqués, il y a même de quoi faire du change si vous n’avez pas l’appoint… Un concept que l’on a rencontré ici et là en Écosse et que l’on a adoré ! C’est une chose qui semble totalement impossible en France, je me dis qu’en deux temps trois mouvements il n’y aurait plus rien, ni nourriture, ni argent… Nous en avons profité pour goûter au gâteau au chocolat et prendre un café pour la route. L’air est vivifiant, le vent est bien présent sur l’île mais cela ne nous dérange pas. C’est un peu l’atmosphère que l’on s’attendait, et que l’on espérait trouver.
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4 | Les plages de l’est
Après la Kildalton church continuez la petite route devant vous afin de vous rendre sur la magnifique plage d’Ardtalla. C’est là que nous avons passé notre première nuit, face à la mer. Un camping car était aussi dans le coin. Personne à l’horizon, cela nous a semblé être un spot idéal. Bien sur nous n’avons rien laissé derrière nous et nous sommes installés vers 20h/21h pour repartir au petit matin. Évitez de vous éterniser sur place lorsque vous faite du camping sauvage. D’ailleurs sur la route qui y mène nous avons pu croiser des cerfs avant la tombée de la nuit… Petits sprint jusqu’en haut de la colline, mais c’était trop tard pour les prendre en photo de plus près, ils étaient déjà loin. Un conseil, lever vous tôt et couchez vous tard, vous aurez alors l’occasion d’en apercevoir à l’orée des forets ou en haut des collines qui bordent la route ! Vous pourrez également voir des paons, des moutons, des faisans et des vaches des Highlands (celles avec la frange !).
— Découvrir Portnahaven et l’ouest d’Islay
En prenant la route pour Portnahaven on passe devant des champs où l’on peut apercevoir les fameuses vaches à franges ainsi que des moutons avec leurs petits. Les routes sont toujours étroites, et même si les distances sont courtes nous mettons du temps pour rejoindre notre destination, il faut dire que les arrêts photos ne facilitent pas non plus la tâche. Nous avons de la chance il fait beau, enfin je veux dire par là qu’il ne pleut pas. Le ciel gris ne nous a pas quitté depuis notre arrivée, sauf pour le coucher de soleil de la nuit passée.
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Le petit village de Portnahaven est niché à l’extrême ouest de l’île sur ce que l’on pourrait appeler une péninsule. L’endroit est quasi désert, nous ne croisons qu’une personne et deux ou trois voitures. Le ciel se couvre et l’ambiance prend petit à petit des airs de fin du monde. L’univers pourrait arrêter de tourner, je pense qu’ici rien ne changerait. Il y a ces villes qui ont cette plénitude en elle qui leur donne ce visage d’une dame qui ne vieilli pas. Portnahaven semble être en sommeil et je me demande si elle se réveillera un jour…
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L’attrait de Portnahaven, outre son phare assez photogénique (mais que l’on ne peut voir que de loin), c’est sa mini colonie de phoques qui a élu domicile dans la baie. Ils sont généralement tout le temps là ! Se rendre donc à Portnahaven c’est s’assurer de pouvoir observer des phoques. J’adore la pose qu’ils prennent sur les rochers, on dirait qu’ils sont en pleine représentation d’un numéro d’équilibriste.
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— Faire un stop par Port Askaig et l’est d’Islay
Après avoir visité la distillerie dans la matinée de notre deuxième jour, nous avons pu profité de l’après midi pour explorer l’extrême est de l’île, du côté de Port Askaig. C’était l’avantage d’avoir un ferry retour vers 17h. Pour nous y rendre nous avons emprunté les petites routes, ou parfois chemins qui traversent ce minuscule bout de terre. La principale raison qui vous amènera à Port Askaig c’est si vous prenez le ferry pour aller sur l’île de Jura. Les visiteurs se rendent sur Jura pour y observer des cerfs en pagaille ou simplement s’isoler du reste du monde.
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Islay c’est la mise en bouche par excellence pour un road trip en Ecosse. On y voit les prémisses des Highlands. On apprend à apprivoiser leurs couleurs dans un environnement avec moins de reliefs. Islay est peut-être « plate » mais ses habitants sont les plus accueillants que l’on ait rencontré. Souriants, aimables et fiers de leurs terres. La petite Islay, bastion du Whisky tourbé, n’a pas à rougir face à la grandeur des vallées et montagnes des Highlands. Ici on se sent en sécurité, à l’abris du monde qui fait rage à l’extérieur. C’est une petite bulle de sérénité où l’on vient chercher le repos. En un claquement de doigt le temps se fige, les peurs aussi… Et l’on sent que l’Ecosse, en plus de tenir ses promesses, va nous offrir bien plus que nous l’imaginons…
Infos Pratiques pour visiter l’île d’Islay
| Se rendre sur l’île d’Islay
Pour aller sur Islay il vous faudra emprunter le ferry. Les trajets sont opérés par la compagnie Caledonian MacBrayne plus connue sous le nom de Calmac. N’hésitez pas à réserver vos billets A/R vers les différentes îles de votre séjour bien avant via le site quand cela est possible ou via téléphone. Vous pourrez changer les dates plus tard si jamais vous changez d’avis mais au moins vous vous assurez un départ et un retour. Pour Islay certains trajets sont réservés aux marchandises, ce qui fait qu’il ne reste que peu de place pour les plaisanciers. Il y a en général 5 ferries par jour pour l’île d’Islay, au départ de Kennacraig vers Port Ellen ou Port Askaig. Nous sommes arrivés et partis de Port Ellen. Comptez 13£ A/R par personne et 65£ A/R pour une voiture.
| Se rendre sur l’île de Jura
Pour aller sur la sauvage Jura depuis l’île d’Islay vous devez réserver le ferry au minimum 24h à l’avance avant 12h, certains trajets ont besoin d’être réservé au moins trois jours à l’avance. Tout se fait par téléphone, prenez vous y à l’avance car c’est difficile d’avoir quelqu’un au bout du fil. C’est ASP Ship Management qui se charge des ferries pour Jura et non Calmac. Si vous voulez y aller avec votre voiture vous serez obligés de passer par Islay, les ferries partent de Port Askaig et rejoignent Feolin sur Jura. Comptez 11,70£ A/R par personne et 60,30£ A/R pour un véhicule de moins de 5 mètre. Dans le cas contraire des départs ont lieu depuis Craighouse vers Tayvallich seulement pour les passagers pour un tarif de 20£ par trajet par personne.
| Combien de temps y rester ?
L’île d’Islay est petite, deux jours et une nuit suffiront à en faire le tour, nous avons presque emprunté toutes les routes, il nous manquait seulement celles du sud-ouest qui va vers Mull of Oa. Si vous voulez vraiment voir plusieurs distilleries n’hésitez pas à rallonger le séjour d’une nuit supplémentaire. Prenez également en compte les arrivées et départs des ferrys.
| Quand y aller ?
Comme pour le reste de l’Écosse, le mois où il pleut le moins est celui d’avril. Mais attendez vous à trouver de la pluie, du vent. Je crois que nous avons été plus que chanceux lors de ce road trip puisque nous avons essuyé de la pluie seulement le dernier jour… à croire que c’était vraiment exceptionnel. Nous sommes fin juillet et il pleut actuellement en Écosse !
⇒ Enfin vous pouvez épingler notre affiche sur notre séjour sur l’île d’Islay sur Pinterest afin d’avoir notre article sous la main en cas de besoin !
→ Pour retrouver d’autres idées de voyages en Ecosse, rendez-vous sur notre page dédiée…
⇒ Si cet article vous a été utile pour préparer votre voyage ou écrire un article n’hésitez pas à le mentionner ou à nous laisser un petit commentaire, cela fait toujours plaisir : )
16 Comments
Ah super @pomeline c’est prévu pour quand ? Nous on pense déjà à notre futur voyage là bas !
Je suis certaine que tu tomberais amoureuse de cette petite île @le-blog-cashpistache !
Haaaa l’Ecosse <3
C'est le pays dont on est tombé amoureux !
en 2014, on est parti faire un roadtrip d'une semaine dans les Highlands pour repérer toutes les jolies choses à voir…
Depuis, on prépare notre futur voyage ^^
Vos jolies photos nous donnent encore plus envie d'y retourner ! Ça va être dur de patienter 😀
Très chouette article !
Je suis conquise par ces petites maisons perdues dans le mauvais temps, j’adore ! ça donne envie d’avoir froid et de boire un whisky 😀
Merci beaucoup @jacre l’Ecosse est un beau pays, ce n’est pas si loin et pas si cher, on vous le recommande !
Merci beaucoup @amandine tu tomberais amoureuse de cette île ! Même s’il n’y a pas de glace elle est pleine de charme 😉
Merci @emy-globe-trottine oui c’est tout à fait ça ! J’ai tellement envie de retourner en Ecosse… le temps est gris aujourd’hui alors ça me rend nostalgique de ces paysages 🙂
Merci beaucoup @marieke-les-3-m je pense que c’est un endroit qui vous plairait ! Très calme et reposant. Oui je me demande comment est Jura… il n’y a quasi pas de route, un seul hotel qui fait office d’un peu tout ! La prochaine fois j’espère 🙂
Je ne connais pas l’Ecosse mais avec tes photos ça donne bien envie, l’article est super….
Quels beaux paysages !! Ce sont souvent les aléas d’un voyage qui nous permettent de découvrir des trésors non soupçonnés !! Ton article en est la démonstration ! Les habitants ont l’air plein d’humanité et de générosité (super ces gâteaux et boissons à disposition ! Magnifiques ces décors sous un ciel gris encore et toujours magique !! Et il y a plein d’animaux (Rooo la photo des cerfs et des moutons <3) ! Le bonheur quoi……
c’est beau c’est beau c’est beau…ça me donne juste envie de prendre le bateau avec un gros pull en laine et d’aller marcher sur ces terres
C’est tout à fait le genre d’endroit qu’on adore, isolé et hors du temps. Merci pour ce magnifique reportage de bout du monde. Et si l’île de Jura est encore plus sauvage, qu’est ce que ça va être !!
Merci beaucoup @camille-oh-cest-ca l’Ecosse a été un émerveillement quotidien. Encore différent des USA et de l’Islande… Là c’est dans l’atmosphère, c’est « posé ». On ne se presse pas. J’ai vraiment aimé et j’ai hâte de pouvoir y retourner 🙂
Merci beaucoup @marie-voyages la surprise a été la même pour nous. Nous ne pensions pas aimer Islay autant. J’ai aimé son côté intimiste et contrairement à ce que nous avons pu entendre, elle n’était pas bondée ! Après je ne sais pas ce que cela donne en été c’est sur, mais c’est comme partout j’imagine…
Les couleurs, tes photos, ton récit… ❤
C’est exactement comme ça que j’imaginais l’Écosse ! Que j’aime ces ambiances où le temps semble s’être arrêté ! Ça me donne tellement envie d’y aller…
(Et maintenant je sais comment elles s’appellent : les vaches à franges 😁)
C’est un très bel article qui continue de me faire voyage sur Islay après avoir lu celui sur les distilleries 🙂 Je retrouve tout le bonheur que j’ai éprouvé à être sur cette île dont je ne pensais pas qu’elle pouvait me surprendre autant…