Nous avons bravé la poussière du sud californien, celle du désert du Colorado pour rejoindre la Salvation Mountain, une curiosité, savant mélange d’art et de spiritualité… On vous raconte notre aventure…

Voyage réalisé en mai 2016.
Article écrit en avril 2018 et mis 
à jours en décembre 2019.

Tout commence à partir de rien. Une pensée qui s’échappe. Un songe qui quitte ses abîmes pour enivrer votre subconscient et le tour est joué. Ce rien devient une idée. Puis très vite l’idée laisse place au projet. Le projet, à la réalisation. Le concret commence à prendre forme. A se dessiner. Vous voilà maintenant maître d’une création. Et c’est au milieu du rien, au milieu d’une des nombreuses étendues « désertiques » de la Californie que nous sommes tombés sur un rien devenu concret au milieu du néant, dans le coin de Niland… La Salvation Mountain. Un drôle de nom pour une drôle d’idée.

Postcard from Salvation Mountain with love !

Rejoindre la Salvation Mountain

Après avoir traversé la moitié de l’Etat pour nous rendre à Bodie Historic State Park nous avons fait marche arrière pour rejoindre le sud de la Californie. Notre trajet n’a sans doute aucune logique mais c’est comme ça, et cette confusion nous plait. Plus nous nous approchons de l’Arizona plus nous sentons l’air se réchauffer. Ce voyage prend une tournure que l’on n’aurait pu soupçonner quelques mois plus tôt. C’est comme si l’univers nous emmenait dans une autre dimension. Nous sommes à des années lumières de ce que nous aurions pu imaginer trouver en Californie. Sur cette terre sèche et aride du sud de l’Etat. Comme une flottaison entre deux mondes, cette partie qui entoure Niland est à des années lumières des images préconçues que nous avons tous de la Californie.

Nous sommes loin des palmiers, des silhouettes bodybuildées et des airs de musiques de Cochaella et de la côte californienne. J’entrevois les vapeurs de chaleurs du désert de l’Arizona. Pourtant le sol me fait comprendre que nous sommes toujours en Californie. La voiture file à toute allure, défiant la chaleur ambiante et ce soleil de plomb qui nous assaillent.

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La traversée du désert californien

Plus nous nous rapprochons de la Salvation Mountain plus l’air ambiant devient feu. À croire que ce soleil de plomb ne laisse que peu de répit aux visiteurs et aux habitants. La peau brûle, le sol réclame de l’eau. Mes sens divaguent et je me perds au milieu des pensées qui m’envahissent. Comme des mirages voilant mon regard, j’essaie de découvrir, ou du moins d’imaginer, ce qui nous attend. Et si la folie nous avait déjà gagné ? Et si, tout ce détour était au final inutile ? Qui aurait envie de se perdre dans le désert afin de trouver le point de non retour d’un homme ? Celui où il a consciemment décidé d’abandonner ses sens ? Des âmes égarées sans doute…

Avant d’arriver à la Salvation Mountain nous traversons les dernières étendues du parc national Joshua Tree afin de profiter d’un dernier spectacle. La 111 nous attend par la suite. Rectiligne solitaire transperçant le néant du sud. La Salton Sea se dessine au loin, nous ne pouvons nous permettre de nous arrêter alors j’en profite pour emmagasiner au maximum d’images. Elles se superposent à des bribes de souvenirs que nous n’auront pas le temps de créer. Luc qui marche dans l’eau, le sable qui brûle nos pieds. Les rires qui éclatent contre ce faux rivage et cette impression que nous sommes à l’autre bout du monde. Je trouve beaucoup de douceur à cette chaleur torride. A cet environnement hostile. Il me rappelle, dans un certain sens, ce désert australe que nous avons quitté quelques mois plus tôt. J’aurais aimé avoir plus de temps. Pouvoir créer une histoire, même éphémère, même sans la relater. Juste pour nous. Marquer cette part du monde à coup d’espoir et de « je t’aime ». Mais ce temps nous ne l’avons pas alors je regarde le paysage défilé à travers la fenêtre. Et je consens, à contre cœur, à étouffer ce « Arrêtes-toi » que je me plais à crier à Luc, à tord et à travers… Parfois sans but réel. Juste pour voir s’il serait prêt à me suivre dans ma folie créatrice.

Premiers signes des couleurs pastels de la Salvation Mountain…

Leonard Knight, le créateur de la Salvation Mountain

Salvation Mountain c’est l’histoire, la vie, de l’artiste américain Leonard Knight décédé en 2014. C’est en même temps un hommage à Dieu mais aussi la représentation de sa foi envers le « Tout puissant ». Constituée en majorité de paille, mais surtout de peintures, cette oeuvre originale a été mise à la lumière du jour par le film Into the Wild en 2007. Depuis la disparition de Léonard, des bénévoles se sont portés volontaires pour entretenir le site, afin que sa mémoire perdure et que ce « trésor national » puisse continuer d’exister.

Leonard Knight est le créateur de la Salvation Mountain

Salvation Mountain, la montagne du salut

Il nous aura fallut environ 1h30 de route pour rejoindre Niland à côté de la Salvation Mountain depuis Joshua Tree. Nous avons fait exprès de prendre le trajet le plus long, comme pour faire durer l’attente. Comme si au final, nous avions peur d’être déçus. Comme si nous voulions profiter de cet entre deux le plus longtemps possible. Lorsque le doute persiste encore et qu’au final l’on n’est sur de rien.

Plus nous nous approchons de Salvation mountain, plus l’ambiance est palpable dans l’air. Une sensation étrange entre fascination, curiosité et appréhension. Même si beaucoup de personnes viennent voir cette atypique oeuvre d’art nous serons moins d’une dizaine sur place. Un groupe de copines au look original et deux autres couples. Vous trouverez toujours quelqu’un surveillant la montagne du salut. Le site, bien que gratuit d’accès, est géré par des bénévoles. Vous pouvez laisser une donation afin de permettre l’entretien du site. Un DVD est également disponible, il retrace l’histoire de cet endroit hors norme ainsi que la vie de Leonard. Si vous avez de la chance, quelques copies seront présentées au kiosque d’accueil. Laissez quelques billets si vous prenez un exemplaire du DVD ou quelques cartes postales.

Si certains peuvent trouver la Salvation Mountain glauque, notamment les abords remplis de caravanes et autres véhicules squattés ; nous n’avons ressenti aucune ondes négatives là bas.

Ce voyage vers la Salvation Mountain prend de plus en plus des airs de pèlerinage sans que l’on sache réellement pourquoi. Léonard a réussi à transcender une dimension mystique à son oeuvre. C’est irréel. C’est fou. Et forcément, ça ne peut que marquer. Les couleurs sont psychédéliques, flashies . Entre salut et rédemption. On admire, on grimpe, on fouille. On tombe sur les prières, des photos, des mots de soutiens. Un endroit unique où l’espoir, la foi et l’art se sont réunis autour d’un seul mot : Amour.

Si vous voulez déposer une lettre à Dieu lors
de votre visite de la Salvation Mountain !

Infos pratiques pour visiter la Salvation Mountain

— Comment se rendre à la Salvation Mountain ?

La Salvation mountain se trouve non loin de Slab City, dans le coin de Niland dans le sud de la Californie. Si vous faites un road trip californien, vous vous y rendrez avant ou après avoir fait une halte par Palm Spring et/ou le parc national de Joshua Tree.

— Combien de temps prévoir pour visiter la Salvation Mountain ?

Une matinée ou une après midi suffit à faire le tour de la Salvation Mountain et à s’imprégner de son atmosphère, l’endroit n’est pas si grand. Vous pouvez toujours prévoir 2 heures sur place et 1h ou 2h si vous voulez pouvoir vous arrêter sur la route car les paysages, ou tout du moins les décors valent la peine. Comme le long de la Salton Sea par exemple ou à l’arrivée à Niland.

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⇒ Pour aller plus loin vous pouvez vous lire ou relire nos autres articles sur la Californie avec notre découverte de Los Angeles, San Francisco ou encore du parc Yosemite ou de la Highway 1…

⇒ Si vous voulez tout savoir pour préparer votre road trip aux USA rendez-vous sur notre guide dédié !